bruxelles 2011
cela faisait près de 35 ans que j’avais envie de découvrir cette ville. alors un week-end de 4 jours, c’était forcément trop court. court mais bon (ce n’est pas toujours incompatible). hôtel impeccable (the dominican), balades éreintantes (foskifo) et bonnes bouffes, bref, des souvenirs plein les mirettes qu’il nous faudra absolument compléter par un deuxième, voire un troisième, séjour. parce que, au risque de me répéter, 4 jours, c’est court.
à part ça, le plus pittoresque reste le centre-ville avec la grand place et ses alentours. comme souvent. certains quartiers sont intéressants (saint-géry), d’autres moches (parlement européen), d’autres encore charmants (sablons). ce qui est sympa à bruxelles, ce sont les contrastes: les collines et les plats, les ruelles et les grandes avenues, les hôtels art nouveau et les bâtiments art déco, limite mussoliniens. et aussi ce mélange de hollande et d’angleterre, ces façades à pignons avec ces escaliers privatifs extérieurs. et cette bière qui coule à flot. et cet accent que je peine à reproduire parce que je ne l’ai pas assez entendu (et pourtant, dieu sait si je l’ai entendu!).
il y a eu bien sûr le manneken pis avec sa riche histoire, l’atomium avec ses vues spectaculaires, et le musée horta avec son émerveillement. il y a eu aussi le musée magritte, le pré-salé et bruxelles by night. il y a eu enfin la biscuiterie dandoy, la quincaillerie et les gauffres. en somme, des choses touristiques que l’on fait – qu’il « faut » faire – quand c’est la première fois. les prochaines seront, forcément, moins clichés. et sans doute plus art nouveau (oui, je suis fou d’art nouveau).
voici donc un petit aperçu de quatre jours de découvertes. le temps était sale (pluie battante parfois que nous avons réussi à éviter) et la plupart des photos s’en ressentent. cela ne nous a pas empêché d’en profiter un max.
enjoy!

l’atomium est à bruxelles ce que la tour eiffel est à paris: un symbole. en l’occurrence un symbole de progrès et de la foi en l’énergie atomique qui, à la fin des années 1950, était quasi aveugle. construit à l’occasion de l’exposition universelle de 1958, l’atomium représente la maille conventionnelle du cristal de fer agrandie 165 milliards de fois.

recouvertes d’aluminium (en remplacement de l’acier originel), les boules-atomes abritent des expos temporaires, un atelier pour enfants, des bar et restaurant (au sommet, à 102 mètres du sol), sans oublier l’expo permanente sur les années 1950.

en fait, c’est un cube reposant sur l’un de ses coins et relié en son centre par une droite. ce qui donne 9 boules au total, dont 5 seulement sont visitables, et qui représentent, non pas les 9 provinces belges, mais les 9 atomes constitutifs du cristal de fer.

on a eu de la chance pour le temps (pas comme la veille)… d’autant que l’atomium est l’un des seuls « musées » qui soit ouvert le lundi à bruxelles…

premier « contact » avec l’atomium: depuis un car qui faisait le tour de la ville. il pleuvait à (très) grosses gouttes et la dernière chose que nous songions à faire était de sortir le voir… partie remise, partie remise…

le boulevard du centenaire (vers le nord de la capitale), depuis le restaurant, avec vue sur le palais des expositions, datant de 1958. à gauche de l’image, hors cadre, se trouve le tristement célèbre stade du heysel.

l’atomium, dans l’une des branches reliant les atomes. j’en rêvais depuis plus de 35 ans. nous y voici enfin. on m’avait dit que c’était décevant. je n’ai pas été déçu. au contraire, j’ai été, comme un gamin, émerveillé par l’endroit.

la boule la plus haute renferme un restaurant meublé notamment de chaises panton, où nous avons déjeuné en admirant la vue. ça valait le coup de faire plus d’une heure de queue…

le centre belge de la bande dessinée. énormément d’infos et pas assez de temps. c’est fou le nombre de dessinateurs issus du plat pays. passionnante exposition dans un magnifique bâtiment signé victor horta (encore lui, pour mon plus grand plaisir).

construit en 1939 dans les galeries royales saint-hubert, ce magnifique cinéma art déco est depuis longtemps synonyme de cinéma de qualité pour tous les amoureux du 7ème art. il est aujourd’hui sommé de quitter ses murs pour le 31 décembre 2011. une pétition a déjà recueilli plus de 30’000 signatures.

bruxelles regorge de ces décrottoirs, plus ou moins travaillés, vestiges du temps où les hôtes grattaient la semelle de leurs chaussures (bottes) avant d’entrer dans les maisons.

bruxelles regorge de ces décrottoirs, plus ou moins travaillés, vestiges du temps où les hôtes grattaient la semelle de leurs chaussures (bottes) avant d’entrer dans les maisons.

inauguré en 1847, cet élégant passage, véritable poumon marchand de la ville, abrite des noms tels que le maroquinier delvaux (le hermès bruxellois), le chapelier monsel, la librairie tropismes ou une boutique de la manufacture belge de dentelles. balade agréable qui peut être agrémentée d’une coupe de champagne à la champagnothèque…

inscrite au patrimoine mondial de l’unesco, elle est considérée comme l’une des plus belles places du monde. entourée de façades italo-ibéro-flamandes somptueusement (lourdement diront certains) chargées de dorures et d’ornements baroques, sauf pour l’hôtel de ville qui est gothique, la grand-place (het groote markt) est incontestablement le centre historique de la ville et le point névralgique de ce qu’il est convenu d’appeler l’îlot sacré, d’où rayonnent quantité de ruelles typiques. le dernier soir, on a même eu droit à un spectacle de son et lumière-surprise (pour nous) projeté sur la façade de l’hôtel-de-ville. marché aux fleurs tous les dimanches matin (quand le temps le permet) et très bons petits-déjeuners (€ 9.-) servis par des garçons sympa tout prêts à vous raconter leur ville au restaurant la brouette…

c’est dans le quartier vivant (surtout la nuit) de saint-géry que bruocsella (« la maison dans le marais ») sortit de terre en 979 de notre ère. la grande halle aux viandes datant de 1881 abrite aujourd’hui un centre culturel.

musée horta (1897-1901), escalier. la maison comporte trois cages d’escalier, deux étant situées dans l’habitation – l’une utilisée par les maîtres, l’autre par les domestiques -, la troisième servant au bureau d’architecture. les pièces s’ouvrent sur la cage d’escalier principale coiffée d’un lanterneau vitré. horta multiplie les perspectives et favorise la circulation de la lumière. il allège les structures portantes grâce à l’usage de poutrelles métalliques apparentes. inutile de préciser que ces photos intérieures ont été prises au téléphone portable dans la plus grande discrétion et dans la plus parfaite illégalité.

musée horta (1897-1901), escalier. inutile de préciser que ces photos intérieures ont été prises avec le téléphone portable, dans la plus grande discrétion et dans la plus parfaite illégalité.

à l’angle de l’avenue brugmann et de l’avenue de la jonction, ce très bel hôtel art nouveau est construit en 1903 par l’architecte jules brunfaut à la demande d’édouard hannon, ingénieur, photographe et administrateur de la société belge solvay.

construit en 1893 par victor horta pour son ami le professeur tassel, cette maison marque les débuts de la carrière de l’architecte.

hôtel tassel (1892-93), autre exemple de l’architecture bruxelloise de victor horta. selon le commentaire figurant à gauche de l’entrée, le bow-window reflète l’architecture intérieure complexe du bâtiment.

restaurant fameux (dans tous les sens du terme) situé 45, rue du page, au coeur d’ixelles, le quartier art nouveau de bruxelles. ancienne quincaillerie à l’architecture torturée (j’adore), les murs de l’endroit sont couverts de centaines de petits tiroirs en bois.

la maison ciamberlani, qui jouxte la maison janssens, au 48-50 rue defacqz, ont été réalisées par un disciple de victor horta: paul hankar. la façade sobre joue sur le mariage ornemental de la brique et de la pierre.

la maison de victor horta, architecte qui créa le mouvement art nouveau en réaction au classicisme de l’époque, est aujourd’hui un musée visitable (en partie) l’après-midi seulement. construits entre 1898 et 1901, les bâtiments ont été agrandis à deux reprises en 1906 et en 1908.

victor horta était ce qu’on pourrait appeler un architecte global: il concevait non seulement les structures des bâtiments mais également tout ce qui en parait l’intérieur, des frises aux radiateurs, des meubles aux encadrements de fenêtres et de portes, en passant par les carreaux, les ferronneries et les placards. il aura beaucoup de disciples, architectes ou artisans – jules brunfaut, paul hankar, paul saintenoy, henry van de velde, josef hoffmann, créateur viennois de la sécession – qui construiront – ou participeront à leur habillement – des bâtiments et maisons particulières à bruxelles et ailleurs.

« môme qui pisse » en bruxellois, cette petite statue d’une cinquantaine de centimètres de haut symbolise l’indépendance d’esprit des bruxellois. son origine est floue et a alimenté toutes sortes de légendes. l’une d’elles rapporte qu’un garçon de la ville aurait éteint à sa façon la mèche d’une bombe ennemie; une autre qu’un garçonnet voulut uriner sur la maison d’une sorcière et que celle-ci l’avait transformé en statue. quoi qu’il en soit, les habitants sont très attachés à leur petite statue. à tel point que lorsqu’un forçat la vole en 1817, l’affaire provoque un grand émoi et l’homme est lourdement condamné. lors de célébrations, l’eau du jet est remplacée par d’autres breuvages, principalement la bière. il est également de coutume que les chefs d’état en visite en belgique offre au manneken-pis une réplique du costume traditionnel de leur pays. si bien que sa garde-robe compte aujourd’hui près de 1000 costumes conservés dans la musée de la ville de bruxelles, qui se trouve à quelques dizaines de mètres, sur la grand-place. il revêt un costume 36 fois par an à date fixe: par exemple, le 21 avril, c’est le costume de spirou, le 27 avril, celui de nelson mandela, et début juillet, c’est le maillot jaune du tour de france cycliste. il existe une version féminine, la jeanneke pis, cependant moins illustre.

vue (étroite) de bruxelles depuis le mont des arts durant l’une des rares percées du soleil, avec à gauche, ce gigantesque bâtiment art déco façon trocadéro parisien qui accueille la bibliothèque nationale (aussi le musée du livre) et, encore plus à gauche (hors cadre), le musée des beaux-arts, qui abrite, entre autres, le musée magritte.

tout le monde le sait, la belgique est le berceau de la bande dessinée. il s’en écoule 40 millions d’albums chaque année, dont 11 en belgique. vu l’état de délabrement de certains immeubles du centre-ville, certains dessinateurs se sont mobilisés pour décorer des murs entiers. de belles balades à thème en perspective…

réalisation de paul saintenoy (1899), élève de victor horta, le bâtiment de l’ancien magasin old england, sis sur le mont des arts, est une oeuvre dont la modernité tient à l’utilisation du verre et du métal permettant de dégager l’espace et d’y faire entrer un maximum de lumière. il abrite depuis 2000 le musée des instruments de musique de bruxelles.
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