venise 2007
ce qui frappe quand on évolue un peu à venise, c’est l’absence des bruits de la ville: ni sirènes d’ambulances ni moteurs de voitures ni camions poubelles. et le plus drôle, c’est que ça frappe « au bout d’un moment », deux jours après l’arrivée. on s’arrête, on écoute, et on s’aperçoit qu’on ne perçoit rien, si ce n’est le ronron des vaporetti, barges et autres vedettes de la police maritime.
outre sa topographie et sa configuration atypiques, venise est donc une ville vraiment unique en son genre. et qui va mal, car en plus de se dépeupler à vitesse grand v depuis les années ’50 (150’000 habitants en 1950, 68’000 en 1997), malgré une « population » de 12 millions de touristes par an, elle s’enfonce à cause d’un sol meuble que les vagues provoquées par les bateaux et la pollution ne font qu’aggraver.
cela étant, venise est une ville aux multiples visages. le touristique, celui des cartes postales et des courts séjours (place st-marc et environs immédiats), le moins touristique, celui qu’on commence à explorer dès qu’on est sur place plus de 2 jours (san polo, santa croce et dorsoduro), l’inattendu, celui qui fait croire que l’on est dans une autre ville (le ghetto juif, dans le cannaregio, et les jardins publics, dans le sestiere du castello) et enfin le maritime. et il y en a sûrement d’autres, ceux que je n’ai pas vus…
au début (car on s’y fait vite), il est difficile de s’orienter dans venise. même les vénitiens ne savent pas trop vous aider et les plans sont muets sur certains noms de rues (celle où se trouve l’hôtel, comme par hasard). un commerçant m’a appris qu’il faut s’aider des numéros des maisons: plus on s’approche de san marco, plus les numéros diminuent (j’ai également remarqué par la suite que plus on s’en approche, et plus les prix augmentent. mais c’est une autre question…).
à part ça, venise est une ville magique que je ne me lasse pas de redécouvrir à chaque fois… d’autant que, et c’était un hasard total, la biennale commençait juste le jour de notre arrivée…
bonne découverte!

à l’entrée de venise, cette gare très art déco est aussi le point de départ (ou le terminal) de pratiquement toutes les lignes de vaporetti…

les façades des palais donnant sur le canal grande sont un passage obligé pour tout bon touriste arrivant à venise… vous n’y échapperez donc pas ;O)

partie intégrante du mythe de venise, la gondole a une forme asymétrique: quand on la regarde de face, on s’aperçoit qu’elle est légèrement plus dodue (24 cm) à babord. sans cette différence, étant donné qu’il n’y a qu’une seule rame à tribord, la gondole ne pourrait décrire que des cercles.

crâne. une oeuvre composée de pièces de métal et exposée, sûrement dans le cadre de la biennale, juste en face de la peggy guggenheim collection.

parfois, alors que l’on navigue sur le canal grande, de charmants petits jardins privés viennent surprendre et ravir le regard.

ponte dell’accademia. l’un des trois seuls ponts, avec le ponte degli scalzi (en face de la gare) et bien sûr le ponte di rialto, à permettre le passage d’un côté à l’autre du canal grande. celui-ci, comme son nom l’indique, aboutit à la galleria dell’accademia, musée des beaux-arts de venise regroupant les plus belles collections de l’art vénitien au monde.

impasse. venise est pleine de ruelles surprenantes qui ne ressemblent en rien à l’image que l’on se fait d’elle.

gondolier. son activité étant par définition saisonnière, le gondolier doit travailler dur pendant l’été. mais parfois, force est de constater que le sommeil s’empare de lui avant l’hiver…

ville assez en noir et blanc dès que l’on s’écarte des grands axes, venise sait aussi afficher des couleurs très chaleureuses.

calle castagna. à venise, à part les « campi » (places), vous ne trouverez nulle trace d’une « strada » ni d’un « vicolo ». ici, entre « calle », « sotoportego », « rio » et « salizada », tout ou presque porte des noms espagnols.

escalier. au sommet du campanile se trouve ce charmant petit escalier en colimaçon à la cage ouvragée, et qui donne accès aux cloches. dieu merci, nous étions déjà en bas quand elles se sont mises à sonner.

gondoles. une promenade en gondole (de 30 à 45 minutes pour un prix variant entre €70 et €150) vous permettra de voir venise sous un autre angle, accompagné ou pas, et contre rémunération, bien sûr, d’un ténor d’opérette qui vous gratifiera de quelques chansons… napolitaines pour certaines. il est tout de même conseillé de faire le trajet à douze, pour amortir les frais.

la ville de haut. le panorama que l’on a du haut du campanile est tout à fait saisissant. car en plus de la ville, étonnante de là aussi, on a une vue imprenable sur la mer.

piazza san marco. superbe place où les hommes et, à plus forte raison, les pigeons, sont d’une dérisoire minusculitude. si vous me demandez ce que signifient les dessins géométriques blancs, je vous répondrai que ce sont des dessins géométriques blancs tracés là pour faire joli.

piazzetta san marco. on aperçoit les deux colonnes de san teodoro et san marco qui marquaient l’entrée de venise lorsque la ville n’était encore accessible que par la mer.

du sommet du campanile, on peut voir l’extrémité est de l’île de la giudecca, baptisée initialement « spinalunga », en raison de sa forme et où tout n’est, paraît-il, que calme et volupté. son nom vient, non pas de « giudei » (des juifs qui y vécurent au xiiie siècle) comme on l’a d’abord cru, mais des « giudicati », ces nobles qui avaient entravé le cours de la justice et qui y étaient exilés au ixe siècle. un hôtel de luxe côtoie les ruines d’un moulin construit par un suisse qui fut assassiné par l’un de ses employés en 1910.

basilica di san marco. on la voit rarement comme ça, cette basilique sombre et mystérieuse aux mosaïques dorées et aux trésors de guerre. celles et ceux qui ne sont jamais allés à venise me diront qu’on la voit rarement tout court…

basilica di san marco. ces quatre chevaux de saint-marc sont des copies des bronzes dorés originaux conservés dans la basilique.

palazzo ducale. le palais des doges était à l’origine une forteresse. le premier a été construit au ixe siècle et les palais qui lui ont succédé sur le même emplacement ont tous été la proie des flammes. le palais actuel a été construit durant les xive et xve siècles et comporte une particularité architecturale: au lieu de construire un étage élégant sur un rez-de-chaussée robuste et massif, les architectes ont fait reposer la masse rose du palais sur une loggia très aérée en pierre blanche.

ponte dei sospiri. ce pont n’a strictement rien de romantique, contrairement à ce que prétend la légende. construit en 1600, il reliait le palais des doges aux nouvelles prisons. les soupirs provenaient des lamentations des détenus qui se rendaient au tribunal ou dans leur cellule, et n’ont donc rien à voir avec une histoire d’amour contrariée.

ruelle. venise n’est qu’un immense dédale de passages et de ruelles plus étroits les uns que les autres. il est très facile de se perdre dans ses méandres quasi-labyrinthiques.

les colonnes de saint-théodore et de saint-marc trônent de manière imposante à l’entrée de la piazzetta di san marco, flanquée à droite du palais des doges, juste avant l’arrivée spectaculaire sur la piazza di san marco…

pont légendaire, repère familier, au moins aussi célèbre que le golden gate ou le pont de brooklyn, le rialto marque le centre géographique de venise. pas aussi beau néanmoins (à mon humble avis) que le ponte vecchio de florence, son nom provient de « rivo alto » (rive haute), car l’endroit a été l’une des premières îles de la lagune à avoir été colonisées…

charmante ruelle au tracé non rectiligne pour une fois qui force presque le promeneur à faire halte devant une image pieuse.

crépuscule apaisant dans le calme d’un jardin public, loin des lieux assiégés par les hordes bruyantes, gourmandes et sales. par contre, c’est là qu’une s…… de p…. de moustique m’a salement piqué.

non loin des giardini pubblici où se tenait la majeure partie de la biennale, avec ses 50 pavillons de nombreux pays du monde (voir sur le blog l’article sur l’expo de sophie calle au pavillon français).

dans le sestiere de cannaregio se trouve l’ancien ghetto juif: encore une rue de venise « hors venise »… savez-vous d’où vient le mot « ghetto »? le petit robert, d’habitude plus précis, indique que le mot tire son origine du quartier de venise où les juifs étaient assignés à réssidence forcée. nous voilà bien avancés. en fait, ghetto vient de « geto », c’est-à-dire « fonderie » en dialecte vénitien, car une fonderie s’y trouvait autrefois.

un détail nous indique qu’on se trouve bel et bien en italie: le linge qui pend d’un côté à l’autre de la rue…

impasse. venise, c’est aussi cela: des endroits laissés à l’abandon, limite insalubres, mais curieusement non dénués de charme. j’ai constaté qu’il n’y avait presque jamais de mauvaises odeurs, ce qui est surprenant, vu l’état de certains « palazzi » ou ruelles, et surtout la chaleur!

bah oui, mais j’assume pleinement ma touristitude. ce que j’ai un peu moins assumé, par contre, c’est le prix (€150 pour 40 minutes). heureusement que le gondolier était sympa et qu’on a pu lui poser des tas de questions: par exemple, quelle est la différence entre les maillots rayés bleus et les maillots rayés rouges des gondoliers (le nôtre portait un bleu)? le rouge est plus traditionnel, paraît-il. ou encore est-il difficile de manoeuvrer une gondole?. quand on sait qu’il leur faut parfois, pour passer sous un pont, incliner la gondole pendant tout le temps du passage, tant la proue et la poupe sont hautes, et que les canaux sont loin pour certains d’être des avenues…

c’est fou ce qu’il y a comme teckels à venise, des petits, des gros, des à poils durs, des à poils ras… mais ils étaient tous sympa. de toute façon, c’est sympa un teckel (oui, je sais, je ne suis pas objectif, mais je m’en fiche ;O))…
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