picor’ trip 2008
picor’trip… drôle de nom pour un voyage. c’est que celui-ci était un peu différent des autres…
cinq destinations réparties sur sept jours, cinq villes et un site – avignon, viaduc de millau, toulouse, bordeaux, clermont-ferrand (pour faire court) et lyon -, 2’000 km de route. une nuit par ville, sauf toulouse, environ une journée sur place, à cheval sur deux jours. pas le temps d’approfondir, juste de faire connaissance, de « picorer ». d’où le nom du voyage.
d’habitude, on visite, on traîne, on s’attarde, on approfondit. bref on cherche à connaître. là, nous avions simplement envie de goûter à de nouveaux hôtels et à de nouvelles gastronomies. du coup, les villes en devenaient secondaires. j’exagère bien sûr, car elles n’étaient pas choisies au hasard. et puis nous avons fait de très belles découvertes, notamment toulouse et lyon. si belles d’ailleurs que le « concept » du voyage nous a presque fait regretter de ne pas rester plus longtemps…
malgré les quelque 500 photos rapportées, vous n’en verrez qu’une trentaine, histoire de vous donner, à vous aussi, la « sensation » de ce voyage, celle de picorer sans se repaître, et – qui sait? – l’envie d’en faire autant…
bon picorement!

avignon – hôtel le cloître saint-louis, dimanche 24 août – demeure du xvième siècle transformée en hôtel de charme. une partie historique avec un restaurant donnant sur une cour ombragée avec fontaine moussue, des chambres avec une bonne hauteur sous plafond; et une partie moderne rénovée par jean nouvel en 1999. tout ça est très beau sur le papier. nous, nous avions une chambre dans la partie moderne: façade en lamelles de verre pivotantes recouverte d’un treillis de cordes, fitness « open air » au sous-sol, chambres modernes et piscine avec terrasse au dernier étage. le hic, c’est que même si l’endroit est superbe, la déco n’est pas à la hauteur. on attendait le design tant promis et au final, ça ressemblait un peu à l’hôtel mercure, malgré quelques meubles vaguement style. de plus, certaines finitions n’étaient pas au niveau d’un hôtel de cette catégorie (et surtout de la promesse qu’il contient): joints apparents, raccords pas top, toilettes cheap, ambiance bof. nous avons visité une chambre dans la partie historique. même impression de pas abouti, de pas jusqu’au bout. et sans besoin de s’attarder longuement à inspecter chaque recoin, de surcroît. attention, ne vous méprenez pas, je ne suis ni snob ni blasé. mais l’expérience donne des points de repère, et surtout de comparaison, qui permettent de discerner et d’apprécier du vrai design quand on en voit. heureusement, le calme et le restaurant de la partie historique compensent un peu. on ne peut s’empêcher d’être quand même un poil déçu. dommage, ils avaient tout pour réussir quelque chose d’exceptionnel.

avignon – hôtel le cloître saint-louis. le restaurant donne sur la cour ombragée où le calme préside. petit-déjeuner très sympa et très détendant… à propos de resto, on est tombé par hasard (on tombe rarement en le faisant exprès) sur un restaurant gastro de deux frères, des jumeaux plus exactement, réputés dans le sud de la france et jusqu’à genève, s’il vous plaît: les frères pourcel. la compagnie des comptoirs, rue joseph-vernet, à deux pas de l’hôtel. cadre exceptionnel (ancien cloître du xivème siècle reconverti en endroit branché et ultradesign), mais cuisine un tantinet décevante et surtout service pas glop du tout. dommage. espérons que les autres restaurants des frangins sont à la hauteur de la réputation…

avignon – le palais des papes (1) avignon étant devenue, sous l’influence de philippe le bel, résidence des papes en 1309, le palais et la cathédrale sont construits entre 1335 et 1352. le choix d’ériger le palais sur une protubérance rocheuse permettait de le rendre plus impressionnant et de le voir de loin. la cour d’honneur abrite depuis 1947 le festival d’avignon et l’une des ailes héberge depuis 1976 le centre international des congrès.

avignon – le pont saint-bénezet. selon la légende, un petit pâtre chétif du nom de bénezet (benoît en provençal) reçut un beau jour l’ordre de dieu himself de construire un pont au-dessus du rhône pour en relier les rives. il descendit donc de sa montagne natale (je vous la fais courte) et harangua un évêque. ce dernier, amusé par ce petit homme malingre, le mit au défi, puisqu’il était habité par le tout-puissant, de soulever une énorme pierre afin de prouver ses dires. s’il réussissait, l’homme d’église consentirait à faire construire le pont. et devinez quoi? tout juste: le gars réussit sans problème à soulever le bloc de pierre. du coup, l’évêque la mit en sourdine et le pâtre put construire son pont. du coup (bis), bénezet devint saint-bénezet et le pont saint-bénezet devint, au fil du temps, plus connu sous le nom de « pont d’avignon » et rendu célèbre par la chanson populaire du même nom remontant paraît-il au xvème siècle. aujourd’hui, il ne reste que 4 arches sur les 22 que comptait le pont jadis. d’où l’inévitable et légitime question – c’est tout? – que les visiteurs du monde entier doivent se poser en le voyant…

avignon – hôtel le cloître saint-louis. moment de détente après la visite de la ville (et du pont saint-bénezet): la petite piscine, sur le toit de l’hôtel, avec vue imprenable sur pas grand-chose…

le viaduc de millau. lundi 25 – bon, ça nous a obligés à faire un détour de plus de 300 km en étant de surcroît à deux secondes et demi de la panne d’essence. mais ça valait le coup d’aller voir cet ouvrage monumental d’une technicité incroyable (et respectueuse de l’environnement je vous prie)…

toulouse – hôtel les bains douches. l’édifice abritait jusqu’à il n’y a pas si longtemps les bains municipaux, d’où la déco intérieure rappelant de loin en loin cette eau qui fit naguère le bonheur des toulousains. racheté par un designer, meublé par son épouse décoratrice d’intérieur, il a gagné deux étages, avec deux suites terrasses aux 2ème et 3ème étages. chaque chambre est différente. l’hôtel étant presque désert pour cause de fin de saison, nous en avons profité pour demander à visiter les deux suites plus deux chambres. eh ben moi je vous le dis: c’est vachement bien. du goût, du style et de la cohérence, à prix abordables, ce qui ne gâte jamais rien, vous en conviendrez. une adresse à recommander absolument! http://www.hotel-bainsdouches.com

toulouse – hôtel les bains douches. découverte de la chambre à l’hôtel les bains-douches. ça tombait bien, on en avait besoin, surtout dans une baignoire comme celle-là…

toulouse – hôtel les bains douches. voici ce qu’on appelle un « hôtel-boutique ». c’est-à-dire que tout ce qu’on voit peut être acheté. en termes de design et de « concept total », curieusement froid et chaleureux à la fois. rien à voir avec le cloître saint-louis que nous avions quitté le matin.

toulouse. aaah toulouse, très agréable surprise que cette petite ville qui porte bien son surnom de « ville rose ». brique de terre cuite rouge, petites places piétonnes, vélo-roi dans le centre ville (ici, le vélib’ parisien s’appelle vél’ôtoulouse), toulouse est de ces villes où l’on se sent bien au bout de trois pas et demi. partout, on sent très nettement une volonté de jeunifier et de designiser tous les coins de rue. en plus, les gens sont sympa et l’ambiance est décontractée. que demande le peuple?

toulouse – une étude datant de 2005 a classé toulouse deuxième ville française après lyon pour sa qualité de vie selon une dizaine de critères. la « cité fleurie », son autre surnom, est aujourd’hui une technopole regroupant des industries de point en informatique et en aérospatiale (la ville est le berceau d’airbus). et comme elle n’a pas oublié d’être jeune (97’000 étudiants sur une population de 431’000 habitants), elle n’a pas à rougir de son offre culturelle (médiathèque, cité de l’espace, musée d’art moderne, fermé comme par hasard le jour où nous y étions, etc.). à découvrir décidément…

bordeaux, mercredi 27 – arrivée à l’hôtel le see’koo. une forme d’iceberg (seek’oo en inuit), une façade en corian et le blanc, qui domine à l’extérieur comme à l’intérieur. au dernier étage, la suite panoramique et le sauna-hammam. pas de resto mais un bar lounge servant également de salle pour petit-déjeuner. et pour couronner le tout, un parking privé… si l’hôtel est excentré, offrant ainsi un calme bienvenu, il est situé en face d’une longue série de hangars longeant la garonne, en fait d’anciens entrepôts réaffectés en boutiques de toutes sortes. devant l’hôtel, un arrêt de tram permet de rallier le centre en quelques minutes. pratique et pas prise de tête… http://www.seekoo-hotel.com

bordeaux – charmant petit hôtel sur les quais bordelais, à l’écart du centre, le seek’oo est lui aussi un établissement total design, mais tout de même (à mon modeste avis) un petit cran au-dessous du bains douches à toulouse. ça tient à pas grand-chose, un je-ne-sais-quoi de plus m’as-tu vu sans doute, un brin plus criard, plus « regardez comme je suis design », bref un design plus pour le look que pour l’art de vivre, même s’il s’en défend, incitant le visiteur à lézarder par un concept lounge, il faut bien le dire de bon aloi (c’est le principe, la traduction même, du mot « lounge »). nous avions demandé une chambre avec lit rond. marrant mais à l’usage pas terrible, car à moins d’être pile au milieu ou de dormir en chien de fusil, vous avez les jambes qui débordent de chaque côté. j’entends déjà les « ben ouais forcément » et les « tu me l’aurais demandé, je te l’aurais dit! », mais voilà, on voulait essayer et maintenant, on peut en parler.

bordeaux – église saint-michel. bordeaux, mais c’est avis qui n’engage que moi, n’est pas une ville chaleureuse. malgré les efforts (et sûrement d’énormes sommes d’argent) mis en oeuvre pour garder la ville propre, dénuée de papiers traînant par terre, de canettes jetées n’importe où et de crève-la-faim importunant autochtones et touristes. justement, c’est peut-être là que la bât blesse. tout est trop propret, jusqu’à en être un peu dépourvu d’âme. bon, il y a tout de même des choses sympa à voir et à visiter, comme l’église saint-michel, dont on voit ici l’intérieur impressionnant de la flèche (ne me demandez pas combien de mètres elle fait, je ne m’en souviens plus) ou la rue sainte-catherine, commerçante, interminable et piétonne, à mi-chemin entre carnaby street et les champs-élysées…

la grande pataugeoire de bordeaux. au bord de la garonne se trouve un endroit ma foi fort sympathique: un rectangle de 3’450 m2 couvert d’une mince pellicule d’eau alimentée par des buses stratégiquement placées. une sorte de pataugeoire géante, en quelque sorte. et les bordelais, petits et grands, adorent d’autant plus y tremper leur petons que toutes les demi-heures, l’eau se vide et les buses se mettent à diffuser, l’espace de 10 minutes, des nuages de vapeur d’eau, créant un marais artificiel faisant ressembler l’endroit à un étang surpris au lever du jour. les enfants s’accroupissent sous le niveau de ladite vapeur, persuadés d’être invisibles, et les adultes s’y promènent, ravis d’être ainsi rafraîchis par l’astucieux concept… s’il y a une chose à voir, ou à expérimenter, à bordeaux, c’est bien celle-là…

bort l’étang – château de codignat. jeudi 28 – non loin de clermont-ferrand se trouve un village – que dis-je un village, un bled – du nom de bort-l’étang. à un kilomètre à peine dudit bled, juché sur une colline, un château datant des xiième-xvème siècles, transformé en hôtel (relais&châteaux), attend le visiteur dans un silence assourdissant. ici pas de ronrons d’avions ni de vroumvroums de voitures, rien que luxe, calme et volupté. le décor est très d’époque, ça change. et le service est impeccable: discret, efficace et souriant. http://www.codignat.com

ici tout rappelle les temps anciens, des tentures aux tapis, des baldaquins au puits façon oubliettes, des fauteuils aux noms des chambres (anne de bretagne, le donjon, etc.), jusqu’aux abat-jour reproduisant des extraits de partitions de chants grégoriens ou, comme ici, la couverture d’un manuscrit d’une oeuvre de marc-antoine charpentier… le dîner, au service grand style, n’en était pas moins orienté nouvelle (et succulente) cuisine. dépaysement total garanti. 10 sur 10, décidément…

lyon – villa florentine, vendredi 29. les religieuses qui habitaient ces lieux, baptisés « l’oeuvre des jeunes filles convalescentes », se trouvèrent fort dépourvues quand les années 1980 furent venues. du coup, elles durent se résoudre à abandonner leur chère bâtisse à une famille désireuse de transformer l’énorme endroit en hôtel de charme. c’est ainsi que naquit la villa florentine en 1993, après deux ans de travaux. surplombant le 5ème arrondissement de lyon (la vieille ville, donc) et surplombé par la basilique de fourvière, l’hôtel offre un calme absolu, à tel point qu’on découvre avec stupeur, une fois descendu dans les rues par un cruel escalier, que le monde grouille, que bouchons et traboules pullulent, bref que la ville est bel et bien vivante. en attendant, nous avons pris le soleil au bord de la piscine quasi glacée, avec monteverdi dans les oreilles et un bon martini dans le gosier (surtout moi ;O))…

lyon – 5ème arrondissement. brume matinale sur la ville, éclairage automnal, calme olympien, la vue que nous avions depuis la chambre (avec la cathédrale saint-jean, si je ne m’abuse) était, comment dire, magique?

yon – rue de la république. lyon fête cette année le bicentenaire de guignol, mais c’est cette façade qui a attiré mon attention. et moi qui croyais que la société pathé était originaire de lyon. cruelle déception. reste que cette façade – la partie supérieure tout du moins, parce que la partie inférieure est un complexe de 10 salles moderne sans aucun intérêt – dominant l’entrée de la rue de la république, à un pas de la place belle-cour, crée immédiatement une émotion auprès de tout amateur de cinéma qui se respecte…
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